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L'Autre et le monde extérieur

Dernière mise à jour : 12 juin 2023



Le monde existe-t-il sans nous ?


Vous avez peut-être entendu l'aphorisme : la beauté est dans les yeux de celui qui regarde. En gros, la beauté, tout comme la laideur et plus globalement le monde, c'est l'image que nous en avons. En dehors, ou sans nous, comment est le monde ? Existe-t-il seulement ? Certains philosophes ont transpiré de belles années sur le problème sans, à ma connaissance, y apporter une réponse définitive.


L'idée en tout cas contredit l'image que nous nous faisons généralement du monde. Nous nous voyons comme un individu plongé dans le monde, agi par lui, poussé dans un sens ou dans l'autre par la réalité, influencé par les autres. De là nous déduisons que nous ne sommes pas responsables de notre monde, mais dépendants de lui. Nous en déduisons que ce qui nous arrive n'est pratiquement pas de notre fait . C'est le résultat de notre environnement, des gens et des circonstances qui nous entourent.


Si nous souffrons, si nous sommes victimes d'une injustice, c'est de la faute de l'extérieur, d'un proche, d'un patron, de la société, d'un concours de circonstances, du hasard. Cette posture rassurante nous sauve de la culpabilité d'être responsables de notre situation et des malheurs qui nous accablent. Nous n'y sommes pour rien, et nous n'y pouvons rien.


C'est rassurant, mais aussi artificiel et inconfortable que stérile.


  • Inconfortable parce que cette vision nous cantonne au rôle de personnage extérieur dans une existence forcément imparfaite. Nous n'avons que deux alternatives : nous résigner ou tenter de redresser le monde dans un combat incessant. Cela nous enchaîne sur la voie du jugement et de la frustration.

  • Artificiel parce que nous oublions que c'est nous-mêmes qui voyons le monde comme il nous semble être. Le monde n'est ni beau, ni moche, ni juste ou injuste, accablant ou terrible. Il est, c'est tout. Le considérer en spectateur impuissant et critique, c'est oublier que c'est nous qui le jugeons tel. Nous sommes les premiers et les seuls responsables de notre vision du monde. Comme on considère le verre à moitié plein ou à moitié vide, on juge le monde bon ou mauvais. Il n'est ni l'un ni l'autre. Et de vous à moi, il se fiche bien de notre point de vue. En revanche, nous pouvons décider de le voir désagréable ou agréable.

  • Stérile parce que cela nous dédouane de toute responsabilité, et nous bloque dans un fatalisme ou une révolte qui empêche toute progression personnelle. Je n'ai aucun problème, c'est le monde qui en a, je n'ai donc aucune raison de changer, de m'améliorer.


La seule possibilité que nous ayons de changer le monde, c'est de changer la vision que nous en avons. Nous sommes le seul paramètre sur lequel nous pouvons agir. Tenter de vouloir modifier les autres pour qu'il correspondent à notre attente, c'est comme vouloir que le ciel devienne rouge ou déplacer une montagne par notre simple volonté. Lorsque vous voulez changer le point de vue de votre interlocuteur, c'est à vous de vous déplacer pour que son regard vous suive. Nous n'avons pas d'autre prise sur le monde tel qu'il est que de changer nous-mêmes.

En acceptant de concevoir que nous avions jusque là une vision incomplète, déformée et pleine de préjugés sur le monde, on peut cultiver une vision plus juste. En clarifiant notre manière de voir, nous pouvons nous débarrasser des lunettes qui déforment la réalité et voir le monde tel qu'il est pour, le cas échéant, agir.


Quant à la question : le monde existe-t-il sans nous ? Personnellement, j'aurais tendance à penser que, s'il existe sans nous, il est sans doute bien différent de la vision que nous en avons. En tout cas beaucoup plus riche que nous l'imaginons d'ordinaire.

 
 
 

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