Lâcher-prise

L'erreur la plus courante est de confondre lâcher-prise et laisser-aller. Le laisser-aller est un coûteux aveux d'impuissance, le constat d'un échec face à une situation que l'on a pas su maîtriser. Il s'en dégage un sentiment de culpabilité, l'impression qu'on n'est pas à la hauteur.

Le lâcher-prise consiste à reconnaître qu'il convient de lâcher une situation problématique pour une raison ou une autre. Il se peut que le moment ne soit encore venu de s'en préoccuper, ou bien que nous n'y puissions rien, ou bien encore que le problème ne soit pas de notre ressort, que ce ne soit pas à nous de nous en charger.

Dans bien des cas, nous nous infligeons le devoir de «réparer le monde». Nous voulons lutter contre l'injustice, nous vivons dans le regret de ce que nous aurions dû faire hier, dans l'angoisse de ce que nous aurons à affronter demain. Notre esprit tourne en boucle sur un problème obsédant, sur lequel nous ne pouvons pourtant pas agir.

C'est dans ce cas qu'il convient de lâcher prise sur cette obsession, de s'en détacher pour retrouver sa liberté. Il se peut alors que nous ayons le recul suffisant pour voir le problème sous un autre jour, et que nous puissions soit nous en accommoder, soit ne plus le subir, ou même le résoudre par un autre biais.

Une anecdote : un jour, une jeune femme vient voir un moine pour lui demander ce qu'est le lâcher-prise, et comment elle peut y parvenir. Le moine la reçoit courtoisement, lui tend une tasse et commence à y verser un thé brûlant. La jeune femme tient toujours la tasse, le moine continue à verser, et le liquide finit par déborder de la tasse, brûlant la main de la jeune femme qui laisse alors tomber la tasse. Elle venait de comprendre ce que signifiait lâcher prise, et ce qu'il en coûtait de continuer à tenir coûte que coûte.